Documentaires
L'amour fou
! Women Art Revolution
Dzi Croquettes
Prima Donna, the debut opera by: Rufus Wainwright
La Dany, la diva del Parque Bolívar
How are you
The Pink Wall
Antoine Leonetti
Coordinateur Mostra FIRE !!
Créer pour vivre
Vous cherchez à être vous-même, mais d’autres s’y opposent ? Vous le dites en criant, mais ils font semblant de ne pas vous écouter ? Vous avez l’idée de le dire alors avec de la musique, des chansons, de la peinture, en dansant ou par le biais d’une performance dans la rue ? Avec un costume couvert de paillettes de pacotille ou en dessinant des vêtements couverts de vraies émeraudes ? Votre cri intérieur, cette magie, ces violents excès que vous ressentez pour exprimer ce que vous êtes, tout ce merveilleux que vous avez en vous, tout cela, vous le retrouverez dans les extraordinaires portraits d’artistes sélectionnés au travers des documentaires de l’édition FIRE !! 2011. Ils sont tous unis par la même chose : cette manière dont l’énergie créative se met au service de l’identité, de l’honnêteté avec soi-même et avec le monde.
C’est ce qui unit les prodigieuses créations d’Yves Saint-Laurent et son émouvant témoignage de vie aux côtés de Pierre Bergé dans « L’amour fou », avec les bouleversants défis créatifs de La Dany dans les rues les plus pauvres de Medellin. C’est ce qui unit les femmes artistes, invisibles aux Etats-Unis durant des décennies, dans « ! Women Art Révolution », où nous mesurons la force qui rompt les schémas traditionnels de la création, qui crée les tendances et fonde de nouvelles écoles de style. C’est exactement ce qui se passe avec Rufus Wainwright dans « Prima Donna », quand il se lance sans formation classique, mais avec une audace incroyable, à la création d’un opéra tout entier, ou aussi avec les artistes Michael Elmgreen et Ingar Dragset dans « How are you », en construisant un jour une boutique de Prada en plein milieu du désert du Texas et, un autre jour, en érigeant le mémorial aux victimes gays du nazisme dans le Parc Tiergaten de Berlin…
D’accord, je sais que cela ressemble à des clichés très cheap : tu es gay et pour cela, tu auras plus de visions exaltées dans ta recherche de la vérité et de la justice, ce qui te poussera sur le bon chemin en quête de l’absolu, etc. OK. Mais regardez les infatigables « Dzi Croquettes » et vous comprendrez : vous verrez comment un groupe génial d’amis Brésiliens a su défier la dictature des années 1970 avec un langage corporel et musical révolutionnaire, propulsés ensuite au vedettariat parisien sous la baguette de Joséphine Baker et le regard complice de Lizza Minelli, donnant naissance, ni plus ni moins, à la Bossa Nova. Et oui. Regardez aussi « Topp Twins » et vous verrez qu’une fille peut être lesbienne, néozélandaise, clown, fermière, chanteuse de country, actrice de série télé, tout cela multiplié par deux (car ce sont des jumelles), tout en étant considérée comme un « trésor national » dans son propre pays.
Voulez-vous d’autres preuves ?
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L'amour fou
France, 2010
Réalisation : Pierre Thoretton
Production : Les Films du Lendemain/Les Films de Pierre/France 3 Cinéma
Interprètes : Yves Saint-Laurent, Pierre Bergé, Betty Catroux
Genre : Biographie
98’
Avant-première au cinéma en Espagne
Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé se connaissent en 1958. Après avoir été le directeur de la création chez Dior à 21 ans, Yves crée avec Pierre sa propre maison de haute couture en 1961. Ils travaillent ensemble durant 41 ans, Yves, révolutionnant la mode pour la femme avec le costume pantalon, la saharienne, le smoking, le prêt-à-porter de luxe, et Pierre dans l’ombre, gérant avec vigueur les affaires de l’entreprise.
Après la mort d’Yves en 2008, Pierre décide de vendre la fabuleuse collection d’art et leurs demeures, et décide de parler pour la première fois devant une caméra d’une relation de 50 années, aussi ardentes que torturées, émaillées d’extraordinaires succès, de fêtes et de souffrances cachées.
Un regard extraordinaire sur la force créative d’Yves Saint-Laurent et son extrême fragilité, depuis les jardins de la maison Majorelle à Marrakech jusqu’au château Gabriel en Normandie, avec les témoignages des muses du créateur : Loulou de la Falaise, Betty Catroux, Laetitia Casta ou Catherine Deneuve, le « talisman » de YSL.
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! Women Art Revolution
Etats-Unis, 2010
Réalisation : Lynn Hersman-Leeson
Production : Hotwire Productions
Interprètes : Eleanor Antin, Nancy Spero, Marcia Tucker, Guerrilla Girls…
Genre : Historique
83’
Co-présenté avec le Festival de Films de Femmes de Barcelone
Systématiquement marginalisées par les élites masculines, les femmes trouvent depuis peu des espaces de diffusion bien mérités, grâce à des conservateurs comme Marcia Tucker, créatrice du brillant New Museum de New-York, vitrine, entre autres, de l’art féminin le plus avant-gardiste. Marcia est une des nombreuses personnes que Lynn Hersmann-Leeson a interviewées durant plus de 40 ans, pour raconter l’histoire de cette révolution de l’art féminin aux Etats-Unis : des artistes visionnaires, des historiens, des critiques d’art, qui ont été les moteurs de l’apparition du Mouvement de l’art féministe, né parallèlement aux manifestations contre la guerre des années 1960 et 1970, et aux luttes pour les libertés civiques.
C’est ainsi que commencèrent à apparaitre des publications comme Chrysalis ou Heresies, des lieux comme A.I.R, première galerie gérée par des femmes aux États-Unis, des organismes comme Franklin Furnace, ou des groupes comme les célèbres Guerrilla Girls, grandes défenseuses, par le biais d’actions frappantes, de la présence de la femme dans l’art.
! Women Art Revolution, un documentaire indispensable pour comprendre l’art actuel.
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Dzi Croquettes
Brésil, 2009
Réalisation : Tatiana Issa et Raphael Alvarez
Production : Canal Brasil, Tria Productions
Interprètes : Norma Bengell, Maria Zilda Bethlem, César Camargo Mariano
Genre : Drame/Musical
110’
Prix du Meilleur Documentaire au Festival de Turin
Prix du documentaire au Festival Mix Brasil
Prix du documentaire au Festival de Rio
Avant-première au cinéma à Barcelone
Dans le Brésil des années 1970, étouffé par la dictature militaire, quelques amis fondent une compagnie de théâtre et de danse hors du commun, en s’inspirant du mythique groupe californien « The Cockettes », qui faisaient tomber les barrières du théâtre musical queer à San Francisco. Sous la direction du chorégraphe américain Ron Lewis, ils créent Dzi Croquettes, littéralement « Les Croquettes », en se moquant d’eux-mêmes et en rendant hommage à leurs homologues du nord. La compagnie brava la répression sociale et réussit à devenir une compagnie internationale à grand succès, propulsée vers la gloire par Joséphine Baker et suivie par d’autres grands artistes comme Liza Minnelli ou Gilberto Gil.
Défi à la censure, contre-culture géniale à base de travestisme, de maquillage et de paillettes, les Dzi Croquettes ont marqué l’histoire de la musique, de la danse et du monde gay en participant à la naissance de la Bossa Nova. 35 ans plus tard, le documentaire ressuscite de fabuleuses images d’époque, donnant la parole à ceux qui ont survécu et aux artistes qui suivirent leur travail.
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Prima Donna, the debut opera by: Rufus Wainwright
Royaume-Uni, 2009
Réalisation : George Scott
Production : Isis Productions
Interprètes : Rufus Wainwright, Bernadette Colomine, Renée Fleming, Janis Kelly
Genre : Biographie/Musical
90’
Avant-première en Espagne
Rufus n’a peur de rien. L’enfant prodige de la pop lyrique, qui avait recréé le concert de Judy Garland au Carnegie Hall, se lance en 2007 dans la composition d’opéra tout entier. Sans avoir vraiment la formation pour ce faire, mais avec beaucoup de culot et poussé par son talent débordant, Wainwright présentera « Prima Donna » de manière triomphale deux ans après, au Festival International de Manchester.
Le documentaire Prima Donna, the debut opera by : Rufus Wainwright retrace son turbulent et parfois intense processus créatif, mais nous montre surtout la facette la plus personnelle du chanteur. On a droit à tout le clan Wainwright, très Bobo : depuis ses parents et sa sœur, qui nous racontent sa drôle de jeunesse, marquée par le désir de chanter en public et déjà obnubilé par l’opéra, jusqu'à son (très charmant) amant, le producteur de théâtre Jörn Weisbrodt, en passant par la chanteuse punk Cherry Vanilla, grande amie de Rufus. La soprano Jannis Kelly, actrice dans le rôle principal alterne avec la grande diva Renée Fleming, impressionnée (effrayée ?) par le talent du « meilleur compositeur du monde », Elton John dixit.
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La Dany, la diva del Parque Bolívar
Canada/Colombie, 2010
Réalisation : Julie Giles et Jimmy Giles
Production : Brother and Sister Productions
Interprètes : Dani Castaño Quintero
Genre : Biographie
80’
Avant-première en Espagne
En présence des réalisateurs et de La Dany
Point n’est besoin d’un grand théâtre pour exprimer un grand talent, et le théâtre de Dany Castaño Quintero, alias La Dany, ce sont les rues les plus délabrées de Medellin.
Cet extraordinaire artiste travesti – vêtements aux couleurs criardes, perruque de blonde en laine avec des tresses, lunettes à grosses montures noires – amuse et vient en aide depuis plus de 20 ans aux personnes les plus défavorisées de son quartier, avec d’excellentes mises en scène pleines d’objets et de jouets recyclés, qui parlent avec un humour féroce de la vie même des habitants. Ses spectacles baroques, à moitié improvisés et organisés après la messe du dimanche dans le Parc Bolivar, parlent d’infidélités, de viols et d’enlèvements.
Divertissants et bouleversants, ils constituent aujourd’hui une référence pour la communauté gay et les gens les plus modestes. Le reste du temps, La Dany parcourt Medellin sur un vélo orné d’une grande girafe en peluche, à la recherche d’objets pour ses shows.
La Dany, la diva du Parc Bolivar, c’est le portrait d’un artiste immense et émouvant, engagé pour le bien des autres et incroyablement cohérent malgré son apparente fantaisie.
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How are you
Danemark, 2011
Réalisation : Jannick Splidsboels
Production : Radiator Film
Interprètes : Michael Elmgreen, Ingar Dragset, Morten Olafsson
Genre : Biographie/Art contemporain
58’
Avant-première en Espagne
Le Danois Michael Elmgreen et le Norvégien Ingar Dragset travaillent et vivent ensemble depuis 1995 à Berlin. Ils sont apparus à la une des magazines d’art contemporain avec des œuvres iconoclastes comme la reproduction à taille réelle d’une boutique de Prada en plein milieu du désert, ou l’inauguration au Tiergarten berlinois du mémorial pour les gays victimes du nazisme, un cube de béton où un film montre deux hommes s’embrassant, et qui fit l’objet de nombreuses attaques homophobes.
L’installation d’un miroir derrière la Petite Sirène à Copenhague, avait voulu dénoncer l’égocentricité des Danois. En 2009, ils transformèrent le pavillon nordique et danois de la Biennale de Venise en une résidence privée où plane la stupeur après un assassinat. Le documentaire explore aussi la relation de ces deux artistes anti conformistes, destinés à se connaitre – ils furent amants avant de se rendre compte qu’ils étaient voisins – bien que très différents. Le sarcastique Michael, et le doux Ingar, avec leur distorsion de la culture fashion, leurs moqueries politiques ou leurs architectures absurdes, ne laissent jamais indifférent. Un documentaire très opportun sur un des couples d’artistes les plus en vue actuellement.
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The Pink Wall
Espagne, 2010
Réalisation: Enrique del Pozo et Julián Lara
Producción: Enrique del Pozo et Julián Lara
Genre: Historique
55’
Avant-première à Barcelone
En présence du directeur
Documentaire réalisé par Enrique del Pozo et Julián Lara, qui dénonce la répression qu’a souffert la communauté gay en Espagne, au cours de la dictature franquiste et la transition démocratique, jusqu’à nos jours. Il s’agit pour certains du premier documentaire qui aborde la mémoire historique sous un angle vraiment gay, un film essentiel par conséquent pour les générations actuelles.
The Pink Wall, c’est aussi un hommage involontaire à Pierrot, activiste historique des droits des homosexuels, et showman du mitique Gay Club. Disparu en février dernier à Barcelone, il est très présent dans le documentaire, non seulement au travers de ses témoignages, mais aussi grâce aux précieuses archives photos et vidéos qu’il a pu apporter. À ses côtés, Eduardo Mendicutti, Armand de Fluvià, Rafa Fernández, Jordi Griset, Carla Antonelli, et beaucoup d’autres.
