Présentation

Santos Félix

President du Casal Lambda

En tant que président du Casal Lambda, institution organisatrice de la Mostra FIRE !! de cinéma gay et lesbien, je tiens à donner la bienvenue à la nouvelle édition de cette année 2011.
Nous démarrons à une date très significative pour le collectif gay, lesbien et transsexuel, à savoir le 28 juin, jour de revendication des droits homosexuels, mais aussi jour de visibilité des différentes manières de comprendre l’être gay, lesbien et transsexuel.

Comme chaque année, une grande partie des films et des documentaires tournent autour d’une thématique particulière. Cette année, profitant de la possibilité que nous offre le cinéma de donner plus de visibilité, nous faisons référence au monde de la femme et à la féminité. Quand on parle d’homosexualité, on a tendance à se focaliser sur la situation de l’homme gay, tout en oubliant la femme lesbienne, très présente et avec des problématiques très spécifiques. Les films et les documentaires que nous projetterons nous permettrons de réfléchir et de tirer les conclusions des expériences reflétée par l’écran de la salle de cinéma, une chose que nous cherchons toujours à faire à chaque édition de la Mostra.

Rappelons aussi que la Mostra est ouverte à tous, et que ceux qui veulent voir du bon cinéma auront là une parfaite occasion de savourer les travaux de réalisateurs du monde entier.

Je tiens à remercier tous les collaborateurs et ceux dont le travail a rendu possible la Mostra. L’équipe de direction, les bénévoles du Casal Lambda et les sponsors. Et tout spécialement l’Institut Français de Barcelone, Casa Àsia et la FNAC, ces lieux où se projetterons les films et les documentaires ; et je salue aussi le soutien du Département de la Culture de la Generalitat de Cataluña, de la Mairie de Barcelone et de la Diputación de Barcelona.

J’espère donc que vous profiterez de journées et de soirées de bon cinéma, et de toutes les activités parallèles que nous avons organisées.

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Pierre Reynaud

Directeur de l'Institut Français

Chers amis,

Dans ce "chers amis" ressort la suprématie du masculin alors même que ce "chers amis" s'adresse évidemment aux hommes comme aux femmes.

Si "Fire" dédie son édition 2011 à la place de la féminité au cinéma, c'est aussi et surtout pour briser les clichés liés au "fait" homosexuel. Et c'est avec cette ambition et cette exigence que l'Institut Français, ouvre ses portes à cette 16ème Mostra du cinéma Gay et Lesbien de Barcelone. C'est avec cette exigence, cette générosité dans l'envie d'expliquer, de pacifier, de partager, que l'Institut Français de Barcelone choisit de débattre avec l'équipe de Fire, non pas de ligne éditoriale ou de programmation, mais de politique d'ouverture de tout un genre cinématographique, réaffirmé depuis longtemps dans des pays parfois moins avancés que ne l'est l'Espagne en matière de loi en faveur des homosexuels.

La question est donc :"Que serait le féminin ?" Je ne me risquerai pas ici à en dessiner le contour de façon définitive tant l'acception de la féminité reste un mystère qu'il m'est difficile, malgré une observation ancienne et attentive, d'analyser pleinement. Cependant, et passionné d'Humanité, je vais me risquer à tracer quelques hypothèses de ce que serait l'essence féminine chez tout humain, quel que soit son sexe, son origine social ou ethnique, ses orientations sexuelles.

Si nous pouvions donc penser que le masculin était "clarté", le féminin serait "trouble". Si le masculin était "certitude", le féminin serait "doute". Si le masculin était "force", le féminin serait "douceur". Si le masculin était "instinct", le féminin serait "intuition". Si le masculin était "évidence", le féminin serait "élipse".

Mais nous sommes chacun une somme d'essences complexes, parfois contradictoires. Mais cette alchimie "fait" l'Humain : puisant dans la féminité, comme dans la virilité, une part importante de ce qui nous fonde.

Il me parait particulièrement intéressant de noter que, chez les artistes et notamment les cinéastes, la place du féminin est prépondérante. Comment ? Je qualifierai cette féminité au cinéma comme représentée dans le "hors champ". Autrement dit, comment le cadre, la lumière, le mouvement, suscite chez le "voyeur" la curiosité inconsciente de lire ce qui n'est pas montré. Cette féminité serait donc dissimulée dans une sorte d'alchimie invisible que notre côté féminin reconnaitrait et déchiffrerait par empathie, sans pour autant la nommer de manière ferme et définitive. Cette vision serait donc "trouble", "incertaine", "douce", "intuitive", voire "éliptique". Ce point de vue personnel et intime, je me propose d'en débattre avec vous du 28 juin au 9 juillet.

Mais espérons que, bientôt et comme le dit l'équipe d'organisation, FIRE disparaisse au profit des circuits commerciaux et des nombreux cinéphiles catalans et espagnols. En attendant le réveil des mentalités, la fin des préjugés, je suis profondément heureux de vous accueillir, tous, hommes et femmes à la maison Institut Français.

Pierre Raynaud